10 Juin 2011
L’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) s’est déclarée, jeudi 9 juin, « particulièrement préoccupée » par la « multiplication » récente des violences commises par des éléments des forces armées du président Alassane Ouattara dans le sud du pays. L’Onuci « est particulièrement préoccupée par la multiplication d’incidents violents et d’attaques conduites par des éléments des FRCI (Forces républicaines de Côte d’Ivoire) contre plusieurs villages », a déclaré Guillaume Ngefa, de la division des droits de l’homme de l’Onuci, lors d’une conférence de presse à Abidjan.
Déplorant l’usage d’« armes lourdes » pour le maintien de l’ordre, il a exigé des « enquêtes immédiates et impartiales » sur ces incidents survenus ces derniers jours dans des localités des environs d’Abidjan, du sud-ouest et du centre-ouest du pays, régions réputées compter de nombreux partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo.
A Becouesin (50 km au nord d’Abidjan), des éléments des FRCI « ont investi le village et ont fait usage de la force mortelle. Ils ont ensuite arrêté une vingtaine de jeunes (…). En cours de route, ils ont battu une autre personne, qui est morte des suites de ses blessures », a expliqué M. Ngefa. A Yakassé-Mé (50 km au nord de la capitale économique), « un vieillard s’est écroulé et est mort lorsqu’il tentait de fuir en brousse par crainte d’être arrêté par des éléments des FRCI qui avaient lancé une opération de ratissage », a-t-il poursuivi.
« Ces incidents ont fait au moins quarante-cinq blessés dont trois par balle », a précisé le responsable onusien. Selon lui, « des renforts des FRCI lourdement armés (…) ont pris d’assaut le village en tirant et en tabassant les jeunes », poussant les habitants à fuir dans les forêts.
A Domolon (55 km au sud-est d’Abidjan), une incursion de FRCI « s’est soldée par une trentaine de blessés à coups de machette et de crosse », « des pillages à grande échelle » et un exode massif de la population dans la brousse. Le rétablissement de la sécurité est l’un des chantiers les plus urgents du gouvernement Ouattara. A l’issue d’un conseil des ministres, mercredi, il s’est engagé à faire entrer les FRCI « le plus rapidement possible » dans des casernes. Il doit parallèlement accélérer le retour sur le terrain des policiers et des gendarmes.
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